Paris, capitale mondiale de la pêche au coup

Paris, septembre 2001

Sous un ciel clair et un vent léger venu du sud, la Seine a pris des airs de scène sportive inédite ce week-end. Le fleuve parisien, habituellement fréquenté par les promeneurs et les péniches, s’est transformé en théâtre du 28ᵉ Championnat du monde de pêche au coup, accueillant plus d’une centaine de compétiteurs venus de vingt-deux pays. Une première dans l’histoire de cette discipline : jamais encore une métropole européenne n’avait offert son fleuve à cette épreuve exigeante et minutieuse.

La Seine, un terrain de jeu réhabilité

« Pêcher ici, au cœur de Paris, c’est incroyable ! », s’exclame l’Italien Marco Ferraro, canne en main face à Notre-Dame. Longtemps considérée comme trop polluée pour accueillir une telle compétition, la Seine a fait figure de symbole de renaissance écologique. Grâce à plusieurs décennies d’efforts de dépollution, le fleuve retrouve désormais gardons, brèmes et ablettes en quantité suffisante pour satisfaire les plus fins tacticiens de la pêche sportive.

« Il y a vingt ans, c’était impensable », confie Jean-Luc Dumas, président de la Fédération française de pêche. « Aujourd’hui, la qualité de l’eau permet non seulement de pêcher, mais aussi d’en faire une fête internationale. »

Une compétition de précision

Durant quatre jours, du 6 au 9 septembre, les équipes se sont succédé sur les berges entre le pont d’Austerlitz et le quai de la Rapée. Chaque geste comptait : amorçage millimétré, choix des appâts, patience à toute épreuve. La foule, intriguée, s’est massée le long des quais, découvrant un sport d’une rigueur insoupçonnée.

Les favoris italiens et hongrois ont confirmé leur réputation, mais la surprise est venue des Français, dont la régularité a ébloui le jury. L’équipe tricolore décroche une médaille d’argent historique, portée par la performance de son capitaine, Philippe Marini, auteur d’une pêche de 9,4 kilos en finale.

Tableau des résultats – Championnat du monde de pêche au coup 2001 (Paris)

Un succès populaire et écologique

Au-delà du palmarès, ce championnat a surtout offert une image inattendue de la capitale : celle d’une ville où nature et sport peuvent cohabiter. Les organisateurs espèrent déjà que cette édition parisienne marquera un tournant dans la reconnaissance de la pêche comme discipline sportive à part entière.

« C’est la victoire du fleuve et de la patience », résume joliment Philippe Marini, médaille d’argent autour du cou, avant de relâcher dans la Seine son dernier gardon.